Le « circuit du trésor » détruit par l’oligarchie au profit du « circuit de la dette », retour sur la loi de 1973

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Circuit du trésor

Depuis une dizaine d’années, la polémique fait rage au sujet de la fameuse loi de 1973 et de son influence sur le niveau faramineux atteint par la dette publique. Aujourd’hui devenue quasiment irremboursable, cette dette n’a pas toujours existé et des travaux universitaires récents sont venus apporter un éclairage sur ses origines.

A la fin de la guerre, la gestion monétaire du pays était revenue sous le contrôle de l’état. L’oligarchie effectua alors durant les Tente Glorieuses un lent travail de sape afin de transférer cette dernière aux marchés privés. Le support idéologique associé à cette démarche fut inspiré par le modèle libéral anglo-saxon. La loi de 1973 ne fut qu’un point d’étape venu s’insérer dans ce contexte en attendant le verrouillage total de la liberté de manœuvre de l’état par le traité de Maastricht.

Nous avons assisté à cette occasion une énième occurrence de ce que l’on n’ose plus appeler la lutte des classes !

A partir des années 60, on commença à remplacer un système de gestion monétaire dirigé par l’état et qui avait fait ses preuves appelé « circuit du trésor » par un système basé sur le tout privé qui nous a conduit inexorablement à l’endettement actuel. La dette équivalente à environ 100% du PIB est en grande partie liée au financement des déficits par les marchés.
Les causes de cette situation sont multiples, mais si l’on ne prend en compte que l’aspect monétaire, on constate factuellement que si la banque centrale avait pu financer les déficits avec des prêts à taux zéro remboursables, alors la dette aurait été quasi nulle à l’orée de la crise de 2008.

Pour comprendre l’historique de la situation actuelle il faut donc revenir à la période de l’après-guerre.

La politique monétaire à la fin de la guerre

Les travaux de l’économiste Eric Monet [1] puis ceux de Benjamin Lemoine [2][3] ont apporté pour la première fois un éclairage historique sur les différentes phases que connut la politique monétaire de la France depuis la fin de la guerre. Même si ces derniers n’ont pas éclairci tous les détails de l’histoire, les grandes lignes de cette dernière sont révélées.

En 1945 le pays sortit du conflit avec une dette supérieure à 200% du PIB et il fallait en plus assurer la reconstruction. Le plan Marshall y a certes contribué mais il est loin d’en avoir été le facteur unique.

Pendant la guerre, le Général De Gaulle avait chargé Jean Moulin de synchroniser les mouvements de résistance métropolitains afin de contribuer à la future offensive de la libération. Jean Moulin était également en charge de préparer la politique de l’après guerre grâce à l’élaboration consensuelle du programme du Conseil National de la Résistance (CNR).
Ce dernier comprenait la notion d’État providence ainsi que le retour de la souveraineté sur les grands domaines régaliens. En particulier pour la partie finance, la Banque de France et quatre grandes banques de dépôts devaient être nationalisées.
Ce programme fut alors immédiatement mis en œuvre à la libération par le gouvernement provisoire du Général De Gaulle. Durant ses dix-huit mois au pouvoir, ce dernier a eu le temps de mettre en place les bases du redressement national avant de partir en 1946 à la suite du retour de la politique des partis qu’il haïssait.

Entre 1945 et 1949, grâce en particulier à une politique keynésienne ayant induit une forte croissance associée à une inflation annuelle d’environ 50%, la dette était tombée à 30% du PIB.

Inflation depuis 1900

Les élites financières n’ont évidemment pas apprécié la dépréciation de leurs actifs mais ces dernières ayant largement collaboré avec les nazis, ils furent durant un temps obligés de faire profil bas afin de se faire oublier.

La reconstruction s’étant achevée vers 1955, l’instabilité politique de la IVe République (copie conforme de la IIIe) reprit de plus belle. Le Général De Gaulle fut alors rappelé en 1958 afin de résoudre le problème de l’Algérie.
Comme chacun sait, il fit beaucoup plus que cela.
Ses dix années au pouvoir lui ont permis de faire revenir la France dans le groupe restreint des grandes puissances mondiales. Pour ce faire, le Général mit en place une politique industrielle et économique dirigée associée à une politique de défense nationale indépendante.

Malgré un demi siècle d’une politique réactionnaire et soumise à l’oligarchie, nous vivons encore aujourd’hui sur ces acquis.

Le programme du CNR comprenait un volet sur le financement de l’état par le système bancaire. Ce dernier appelé « Circuit du Trésor » [4] fut conçu et mis en place par un véritable serviteur de l’État François Bloch-Lainé, ex trésorier du CNR et directeur du Trésor à partir de 1947.

François Bloch-Lainé

François Bloch-Lainé

Ce système avait tout simplement transformé l’état en une banque de dépôt géante dont les bénéfices servaient à financer les dépenses publiques. La finance privée était donc totalement écartée du processus. Il s’agissait d’un système complètement inversé par rapport à celui que l’on connait où l’état est aujourd’hui sous la tutelle des marchés privés.

Le circuit du trésor

Dans les grandes lignes, le circuit du Trésor englobe un ensemble majeur d’institutions bancaires et monétaires dont le mandat est d’œuvrer au service des finances de l’état et donc de la collectivité.
On distingue dans cet ensemble la Banque de France (Banque Centrale) à laquelle lui sont associés des « correspondants ». Ces derniers regroupent les banques et entreprises nationalisées, la CDC et les caisses d’épargnes.

Pour éviter tout déficit liés aux délais des collectes fiscales, le trésor est alimenté en permanence en liquidités par cinq sources complémentaires :
1) Les dépôts à vue de ses « correspondants »
2) Les avances de la Banque De France (appelées par certains « Planche à billets »)
3) Les « planchers de bons », soit des souscriptions obligatoires pour les banques à des bons du trésor avec un taux fixé par l’état
4) Des bons souscrits auprès du public
5) L’apport de la Caisse des Dépôts et Consignations

(Une vidéo de synthèse des travaux de Benjamin Lemoine sur le circuit du trésor ici).

Le résultat de cette politique financière d’état fut visible durant ce qui fut dénommé par la suite « les trente glorieuses ». La croissance était au rendez-vous et le plein emploi assuré. L’inflation, très importante durant les premières années permit de résoudre la colossale dette de guerre, puis la hausse des prix fut maitrisée à un taux moyen d’environ 5% entre 1955 et 1973 avant de repartir à la hausse.
Il est d’ailleurs exact de noter que sauf contexte très particulier, une inflation trop élevée conduit souvent à des dévaluations de la monnaie et pénalise la crédibilité financière d’un état.

Ce système de « Circuit du Trésor » favorable à la collectivité ne convenait pas à l’oligarchie financière pour deux raisons principales. D’abord, le taux d’inflation érodait le capital selon l’adage (apocryphe ?) de John Meynard Keynes :
« L’inflation est l’euthanasie des rentiers »,
ensuite il était intolérable que l’état utilise les ressources du circuit bancaire pour son propre profit.
Cette manne ne devait en aucun cas échapper à la sphère financière privée et en conséquence, il fallait tout faire pour que l’état revienne se financer sur les marchés.

La base idéologique de la contre attaque sera inspirée par les américains avec les conditions imposées aux bénéficiaires du plan Marshall de l’après-guerre. Ces conditions incluaient le développement de la sphère privée, l’obligation d’achat de produits américains et surtout la libéralisation du commerce afin d’écouler les surplus de la production US d’après guerre.

Un certain nombre d’officines de formatage des cerveaux aux idées américaines furent créées afin d’obtenir l’adhésion des élites françaises, à commencer par certains hauts fonctionnaires. Ce sont ces derniers que l’on retrouvera à la manœuvre au début des années 60 lors de la guerre déclarée et toujours en cours contre le programme du CNR.

Oligarchie financière, le retour

Nous avons vu précédemment que l’oligarchie française avait massivement collaboré avec l’occupant nazi sous le régime de Vichy, et ce jusqu’à la fin de la guerre (voir les travaux d’Annie Lacroix-Ritz). Cette dernière a donc simplement changé de dominateur en basculant de L’Allemagne vers les États-Unis.
Les américains avaient pour objectif annexe d’asseoir la soumission de l’Europe à travers la création d’un système supranational sous leur contrôle (Union Européenne à venir) associé à une doctrine idéologique ultralibérale.

Il est d’ailleurs assez significatif de constater que la politique prônée par les américains concernait surtout leurs « alliés » car ils furent loin de se l’appliquer totalement à eux même !

Quelques personnages clés consacrèrent leur existence à aider les américains à détruire la souveraineté des nations européennes, citons notamment Jean Monnet, Robert Schuman et l’allemand Walter Hallstein au passé plus que controversé durant le régime nazi.

L’oligarchie américaine [5] a basé sa doctrine sur les travaux de quelques intellectuels célèbres tels Milton Friedman et Friedrich Hayek, défenseurs de la théorie monétariste. L’objectif final étant d’imposer pas à pas leur idéologie à toute la planète en commençant par l’Europe occidentale.

Des instances internationales d’influences peu ou prou médiatisées furent alors créées.

Dans l’ordre chronologique, citons l’OSCE fondée en 1948 et renommée OCDE en 1961. En 1954, fondation du groupe Bilderberg suivi par la commission Trilatérale en 1973 destinée à étendre l’influence libérale en Asie et enfin au niveau national la French American Fondation créée en 1976 avec son célèbre programme « Young Leaders« .

L’OCDE est donc historiquement le premier vecteur d’influence américaine, il s’agit d’un organisme consultatif donc en apparence inoffensif. Il englobe l’ensemble des pays occidentaux soit 36 membres en 2018.

Une « bande de gus » [3], hauts fonctionnaires français, acquis à l’idéologie américaine à travers leurs fréquentes rencontres à l’OCDE, commencèrent donc à sévir dès le début des années 50. Leur objectif était de rendre à nouveau l’état captif des intérêts privés sans attirer l’attention grâce à une politique des petits pas.
Quelles furent les motivations de ces individus ?
On peut supposer qu’il y eut 50% d’idéologie et 50% de carriérisme, en effet ces derniers avaient le soutien total des banques et donc de l’oligarchie. Il ne leur avait pas échappé que des postes bien rémunérés étaient en vue dans le privé !

C’est ainsi que l’on vit en 1952 l’éviction François Bloch-Lainé de la direction du trésor au profit du libéral Pierre-Paul Schweitzer. Cet acte initialisa la première tentative de noyautage du trésor par les libéraux qui se poursuivit progressivement jusqu’à la fin de la décennie. En 1960, Schweitzer fut cependant remplacé par un défenseur du circuit Maurice Pérouse.
Cela semble démontrer qu’il y eut une résistance politique significative aux libéraux. Ces derniers réussirent néanmoins en 1958 à faire nommer l’un des leurs au poste de secrétaire d’état aux finances : Valery Giscard d’Estaing .

Au début des années 60, la charge s’intensifie contre le circuit du trésor avec la bande des quatre constituée de Georges Wormser directeur de la Banque d’Escompte, Jacques Rueff le conseiller économique du général De Gaulle, Valéry Giscard d’Estaing et surtout Jean Yves Haberer, dont l’action relève véritablement de la trahison et qui sera le futur responsable de la quasi faillite du Crédit Lyonnais.
Cependant, ces derniers trouveront sur leur chemin le directeur du Trésor de l’époque Maurice Pérouse [6] qui leur résistera jusqu’en 1967 où il quitta son poste :
«
– Mais ma trésorerie, mais comment est-ce qu’on va financer le Trésor ?
– Par les taux ! Vous paierez le taux qu’il faut !
»

Dès 1963, le premier pilier du système tombe avec le transfert des planchers de bons au privé [3]. C’est l’apparition du principe des adjudications obligataires où le taux d’intérêt des bons est cette fois fixé par le marché.
Un autre petit pas supplémentaire est franchit en 1966 avec la ré-autorisation pour les banques de dépôt à intégrer une activité d’affaires [3] et ensuite en 1967, suppression des planchers de bons.
Cependant, à la fin des années 60 les autres sources du circuit sont encore actives, ce qui explique que les déficits n’apparaissent pas encore.

L’objectif des libéraux était donc de détruire le Circuit du Trésor puis de réintroduire un système de financement à partir du marché, autrement dit de fonds privés. La stratégie était de pousser à son utilisation systématique puis de finir par légiférer en arguant que la loi ne sert qu’à entériner une pratique courante.

Les réformateurs étaient parfaitement conscients que l’adjudication systématisée allait faire grimper la dette de l’état.

C’est ici qu’intervient la fameuse loi dite Pompidou-Giscard de 1973, en particulier son article 25 qui fit l’objet de beaucoup de discussions.

La loi Pompidou-Giscard de 1973, Maastricht 104, Lisbonne 123

L’article 25 de la loi 73-7 du 3 janvier 1973 indique :
« Le Trésor public ne peut être présentateur de ses propres effets à l’escompte de la Banque de France. »

De nombreux analystes se sont focalisés sur cet article, ce fut une erreur car le diable se nichait en fait dans les détails d’un autre article.

Selon les travaux universitaires de l’économiste Eric Monet, la loi de 1973 avait pour but de regrouper un certain nombre de textes disparates. En particulier, l’article 25 ne faisait que reprendre une interdiction déjà introduite par une ancienne loi du 24 juillet 1936, article 13 [1].

Au préalable, le terme « escompte » n’interdisait pas les avances de la BDF, il fallait alors examiner un autre article passé inaperçu de cette loi de 1973. Il s’agit de l’article 19 qui concerne le montant des avances de la Banque de France à l’état. Cet article indique que toute modification du montant des avances est encadrée par des conventions à négocier entre l’exécutif et la Banque de France, ces conventions devant ensuite être validées par le parlement.

En 1973, la BDF est autorisée à prêter jusqu’à 20,5 Milliards de Francs à l’état (loi N°73-1121 du 21/12/1973). Ce montant se répartit en 10,5 Milliards à taux zéro et 10 Milliards au taux le plus bas pratiqué par la banque.
Cela signifie que la situation de 1973 est figée à ces montants jusqu’à nouvel ordre. Le gouvernement ayant cependant la possibilité de demander une modification de ces derniers en passant devant le parlement.
En clair, la loi de 1973 n’interdisait pas les avance à taux zéro de la BDF mais elles étaient plafonnées à 10.5 Milliards de Francs. En revanche, d’après l’article 19 toute modification de ce plafond devait faire l’objet d’un passage devant le parlement.
Une demande d’augmentation du plafond aurait attiré l’attention sur le gouvernement qui aurait à coup sur été taxé par son opposition de mauvais gestionnaire.
La loi de 1973 présentait donc des subtilités ayant échappé à tout le monde.

On remarque alors qu’entre 1973 et la mise en œuvre du traité de Maastricht en 1993, ni Giscard, ni son successeur n’ont demandé une telle augmentation du plafond malgré une forte inflation durant cette période. L’obligation de passer devant le parlement pour toute modification était en fait un moyen coercitif pour décourager tout gouvernement de modifier le plafond.

Un mot sur le gouvernement socialiste de François Mitterrand de 1981 à 1986. Les ministres socialistes et leurs cabinets étaient d’une incompétence crasse sur les questions monétaires :
« Merci de m’aider à comprendre » [3].

Les hauts fonctionnaires du trésor qui n’avaient que mépris pour cette fine équipe n’en ont fait qu’une bouchée. Cela explique en partie le tournant ultralibéral effectué par Mitterrand après l’échec de sa politique de relance par la demande, il fit le choix de suivre la politique proposée par Jacques Delors.

Durant la décennie 1980, plusieurs facteurs ont contribué à la montée inexorable de la dette publique.
En premier lieu, la tendance à emprunter sur les marchés via le système d’adjudication. Ensuite des taux d’intérêts supérieurs à la croissance du PIB ont provoqué une augmentation mécanique de la dette [3]. Et enfin la mauvaise gestion socialiste avec en particulier la baisse des impôts a également participé à l’augmentation des déficits publics.

En 1986 sous le gouvernement Chirac débuta une politique de privatisations sans cesse poursuivie depuis cette date. La privatisation des banques à cette occasion a achevé d’enterrer le circuit du trésor.

En 1993, la construction européenne supranationale avance bien et le traité de Maastricht entre en vigueur. Pour son volet monétaire, ce dernier est calqué sur la politique de l’Allemagne. Il comprend particulier l’article 104 qui interdit cette fois explicitement toute forme d’avance à l’état de la part de la Banque Centrale.

Ultérieurement en 2001, on assistera à la création de la pièce maitresse du dispositif d’adjudication, l’Agence France Trésor (AFT).
Le traité de Lisbonne en 2008 reprendra enfin l‘article 104 de Maastricht sous l’appellation Lisbonne 123 [7].

Durant toute la période qui a suivi la destruction du circuit du Trésor, la dette n’a fait qu’augmenter. Le débat sur une politique qui a transformé une situation favorable en catastrophe fut confisqué [8].

Historique excédents et déficits France

La messe est dite, la victoire de l’oligarchie est totale !

Un autre scénario aurait pu éviter la dette

Comme on l’a vu précédemment, les avances de la Banque de France au trésor ne constituaient que l’un des piliers du circuit.

Effectuons maintenant une expérience de pensée.

Si l’on examine la situation de la dette fin 2006, on constate que le montant de cette dernière était de 1 142 Milliards d’Euros. Or si l’on isole le cumul des intérêts seuls payés entre 1979 et 2006, on constate un total de 1 176 Milliards, soit si l’on avait emprunté à taux zéro un excédent de 34 Milliards.
Voir le calcul ici [9].

Si la France s’était financée entre 1979 et 2006 à taux 0 à la Banque de France ou à la BCE, alors à la fin 2006 il n’y aurait pas eu de dette !

Il semble cependant que les élus commencent à se réveiller sur ces questions comme le montre des travaux de la commission de finances en 2016 [10].

La question de l’inflation

Certains idéologues répètent ad nauseam que la planche à billet est source d’inflation incontrôlable. Ces derniers oublient de préciser que cette assertion est exacte à une seule condition, il faut en effet que la Banque Centrale effectue de la création monétaire permanente sans destruction de cette dernière par le remboursement des avances.

Supposons que la Banque Centrale prête à l’état un billet de 100 € fraichement imprimé. Avec ce billet, l’état va payer une dépense par exemple un fournisseur. Un peu plus tard, ce fournisseur va payer ses impôts à l’état en lui réglant 100 € avec ce même billet. L’état rend alors le billet à la Banque Centrale qui va le bruler.
Il n’y a donc eu aucune création monétaire !

Un prêt de la Banque Centrale à l’état correspond à une création monétaire, cependant lorsque l’état rembourse ce prêt alors l’argent créé précédemment est détruit, il n’y a donc pas de risque d’inflation car en moyenne glissante la masse monétaire reste constante.

Une autre cause d’inflation moins souvent citée peut provenir d’une hausse rapide des salaires. Afin d’éviter ce phénomène, on ne peut que constater qu’un chômage de masse est très pratique pour maitriser ces derniers, je vous renvoie pour les explications afférentes à cet article sur l’indice NAIRU.
D’autres causes inflationnistes sont possibles comme par exemple une croissance trop rapide du PIB.

Conclusion

Certains considèrent que la dette, même au niveau actuel, n’est pas un problème tant que l’économie permet de financer les intérêts de cette dernière (voir un débat ici). Sachant que cette manne confisquée par les marchés représente le second poste de dépenses après l’éducation, on peut se demander s’il ne serait pas plus judicieux que cet argent soit de préférence utilisé au profit la collectivité.

La gestion financière d’un état doit tenir compte finement d’un ensemble de contraintes parfois contradictoires. Il est donc clair que ceux qui gèrent cette fonction doivent en avoir d’abord la volonté et ensuite les compétences.

La question se pose inévitablement de savoir quels sont les objectifs fixés, sachant qu’il y a les objectifs affichés et les objectifs réels. On peut certes s’interroger à juste titre sur les compétences de nos dirigeants politiques au vu des résultats lamentables constatés depuis plusieurs décennies, mais on peut aussi remarquer que la situation actuelle profite d’abord à l’oligarchie qui a manifestement réussi à mettre sous tutelle une grande partie de la classe politique.

La situation actuelle est catastrophique avec l’explosion des inégalités, le chômage de masse, le siphonnage des richesses au profit d’une minorité et la destruction des services publics. L’éradication du circuit du Trésor n’est pas la seule exaction ayant conduit à cette situation mais elle en fut l’acte fondateur.

L’article suivant [11] analyse l’ensemble des causes ayant conduit au contexte insurrectionnel de la révolte des gilets jaunes contre l’oligarchie.

Liens et références

[1] « Politique monétaire et politique du crédit en France pendant les Trente Glorieuses 1945-1973 » – Eric Monet – Thèse en PDF ici.
[2] « L’ordre de la dette » – Benjamin Lemoine (2016)
[3] Compte-rendu de lecture « L’ordre de la dette » par François Chesnais (Attac)
[4] Du CNR vers le Circuit du Trésor – Site Alchimy.info
[5] Petit guide de survie intellectuelle au royaume de l’oligarchie et de l’état profond (Sur ce site)
[6] Site « La dette de la France » – Page « Le circuit du Trésor »
[7] Traité de Lisbonne, article 123 : le coup d’état de la finance (Publié en 2010 sur ce site)
[8] Dette publique, débat confisqué
[9] Calcul des intérêts cumulés de la dette entre 1978 et 2006
[10] Commission des finances – Compte-rendu du 10 février 2016
[11] Gilets Jaunes contre oligarchie et « peste bleue », généalogie d’une guerre ouverte (Sur ce site)

Article publié sur AgoraVox ici.
(Peak #04)

Dernière mise à jour : 11/06/2019

18 réflexions sur “Le « circuit du trésor » détruit par l’oligarchie au profit du « circuit de la dette », retour sur la loi de 1973

    • Je vous conseillerais de lire mon article avant toute chose et vous verrez que mon approche n’est pas contradictoire avec celle de Charles Gave. J’apprécie d’ailleurs la truculence de ce dernier mais je le trouve cependant à ses heures un peu égotique (si peu !)

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      • Cher Monsieur, tout comme ces technocrates et cette oligarchie collectiviste que vous croyez pourvoir ainsi dénoncer, vous m’accusez de ne pas comprendre votre propos, alors que précisément je l’ai très bien compris, mais que je ne suis pas d’accord.

        En réalité vous êtes vous-même cette oligarchie de fonctionnaires que vous croyez dénoncer et toute votre prose n’est rien d’autre qu’une justification paranoïaque du vol, à tel point que je me demande même s’il est pertinent d’argumenter pour dénoncer votre article, tant il est évident que vous ne maitrisez pas les bases de l’économie politique ou que si vous les maitrisez, c’est que vous ne seriez pas honnête.

        En réalité vous devriez au regard de votre thèse, être parfaitement satisfait de l’actuelle situation.. puisque la planche à billets (QE), les rachats d’actifs et les ratios prudentiels (Bâle III) marchent à plein régime pour « sauver l’euro » depuis 2008 et 2012.. donc votre politique, cette politique de taux zéro pour l’Etat est précisément la politique qui est désormais menée.. Pour quel résultat ? La faillite, déjà en Grèce, à Chypre.. et d’ici quelques mois ou moins probablement quelques années.. comme au Venezuela ou en Argentine.

        Le problème fondamental pour vous est de comprendre qu’un taux zéro n’est jamais gratuit, il n’est qu’une illusion de gratuité. Le taux d’intérêt que ne paie pas l’Etat sur ses emprunts, c’est un transfert de richesses du secteur privé vers le secteur public par désavantage comparatif, c’est un impôt déguisé et le pire qui soit, puisqu’il n’est pas démocratiquement contrôlable.. c’est une manne dans laquelle peuvent taper les fonctionnaires pour mettre les travailleurs du secteur privé en servitude.

        C’est une justification du vol.

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      • J’ai un peu plus de temps ce matin pour répondre.

        Je rappelle au préalable que la finance et l’économie ne sont en aucun cas des sciences exactes. En effet il n’existe aucun consensus chez les économistes (Nobélisés pou pas) concernant l’analyse des événements constatés, sans parler des prévisions. Nous en sommes quasiment réduits à l’empirisme pour traiter les problèmes car rien ne peut être anticipé par les modèles économiques utilisés (voir par exemple la crise des Subprimes).
        (Par empirisme, j’entends que lorsqu’une politique ne fonctionne pas alors il faut en changer et non pas comme on le constate s’obstiner à la poursuivre à cause d’un aveuglément idéologique).

        Lorsque Charles Gave affirme que rien n’est gratuit, c’est une contre-vérité, en effet lorsque je cueille des pommes sur mon pommier, alors je ne paie rien à personne car dans mon jardin je suis souverain !
        Je pense que Charles Gave a une approche religieuse des choses pour qui « financer à taux zéro, c’est pas bien ».

        Pour la question de la compétence des dirigeants politiques, en revanche je le rejoins.
        Ces derniers sont d’une incompétence crasse doublée d’une irresponsabilité totale. Il est inacceptable d’avoir laissé filer systématiquement le déficit public depuis 1974.
        Je précise donc pour que les choses soient claires que je suis absolument opposé à un déficit systématique financé par la planche à billets. N’oublions pas que la cause d’un déficit, c’est lorsque les dépenses sont supérieures aux recettes.

        -> Alors parlons un peu des recettes au lieu de ne se focaliser que sur les dépenses.

        On constate que de nombreux cadeaux fiscaux ont été faits aux plus riches depuis des décennies sans pour autant baisser les dépenses ou remplacer les pertes fiscales par d’autres revenus.
        (Au sujet de la question de déterminer si le privé est plus performant que le public, c’est sans doute vrai en général mais c’est loin d’être systématiquement vérifié, voir la crise des Subprime (et ses effets mondiaux) ayant en effet amplement « démontré » la supériorité du privé sur le public !)

        Pour revenir aux dépenses il est clair qu’il faudrait engager un audit de ces dernières afin d’éradiquer celles qui sont réellement inutiles et surtout stopper l’imbécile baisse irréfléchie et continue des crédits aux services publics vitaux : enseignement, santé, défense, justice, recherche.

        Il y a par ailleurs de nombreuses autres causes aux déficits comme l’erreur majeure de l’acte unique de Delors associé à l’élargissement de la zone de libre échange de l’UE à des pays de l’est à bas salaires. En plus d’une concurrence injuste, cela a induit des délocalisations et donc l’augmentation du chômage en France et ensuite des baisses de revenus pour l’état.
        Je renvoie aux travaux de Maurice Allais sur les effets mortels majeurs induits par le libre-échange totalement incontrôlé.

        Autre erreur majeure, l’introduction de l’Euro dont les effets délétères ont été très bien expliqués par Emmanuel Todd, Jacques Sapir ou le prix Nobel Paul Krugman.
        Une monnaie unique pour des pays ayant des performances économiques très différentes est un non sens.

        En conclusion, je milite pour financer des déficits ponctuels à taux zéro par la Banque Centrale afin de ne pas engraisser le privé sur le dos des Français et en parallèle pour une gestion budgétaire saine telle que celle que l’on a constaté entre 1958 et 1973.

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  1. Vous confondez l’Etat et les français.
    Enrichir le secteur privé, c’est enrichir les français, mais enrichir l’Etat, c’est enrichir les fonctionnaires et les technocrates.
    Vous militez donc pour financer des déficits à taux zéro par la Banque Centrale, mais comprenez-vous au moins que c’est là une forme d’impôt destructrice de richesses ?
    Cela engendre de l’inflation, cette inflation qui est payée sur l’épargne et cela cause une multitude d’effets pervers.
    Tout d’abord l’épargne quitte les banques locales. Pourquoi mettre son épargne dans une monnaie avec de l’inflation alors que je peux mettre mon épargne dans une autre monnaie sans inflation ? Donc la valeur de la monnaie à inflation baisse comparativement à la valeur des monnaies sans inflations et cela fausse totalement les prix de marché à l’importation et à l’exportation des biens et des services. Ensuite, comme les entreprises, les actionnaires, les investisseurs et les épargnants n’ont aucune visibilité sur l’inflation, ils renoncent à se projeter dans le futur pour ne plus réaliser que des investissements de court terme (la situation actuelle à cause des taux zéro), il en résulte que l’on brûle le capital existant pour des projets à forte rentabilité immédiate même s’il faut pour cela compromettre l’avenir, car on préfère gagner au présent ce que l’inflation nous volerait dans le futur..

    En conclusion la politique de taux zéro n’est rien d’autre qu’un impôt ayant les pires effets secondaires, c’est une ineptie collectiviste.

    L’économie n’est effectivement pas qu’une science, c’est de l’économie politique. Néanmoins la plupart des noms que vous citez, Maurice Allais notamment, sont ceux de propagandistes et d’idéologues politiques.. L’économie est très bien comprise par un financier, jamais par un économiste, fut-il prix Nobel (le prix Nobel n’étant qu’un argument d’autorité inepte).

    Accessoirement j’avais annoncé personnellement la crise des subprimes, autant que Charles Gave, autant que d’autres financiers ou traders..
    La crise des subprimes est due à l’antiracisme. Les antiracistes disaient que les noirs étaient discriminés par les banques dans l’accès au crédit immobilier aux USA. Alors Bill Clinton a fait les subprimes pour obliger les banques à prêter de l’argent aux noirs, même si une grande proportion de ces derniers n’étaient pas solvables.. Le résultat fut la faillite, annoncée dès les premiers débats aux USA sur cette mesure.. mais chacun le savait, la faillite était anticipée dès le début et le clan Clinton au passage s’en est mis plein les poches..

    Au même titre que nous annoncions la faillite de l’euro dès 1970 (dans les ouvrages de Hayek notamment).. alors que quelques banques d’affaires (minoritaires parmi les banques d’affaires) liées au Bilderberg et aux Hommes de Davos, font profit des taux zéro sur l’euro pour racheter avec des crédits gratuits les entreprises publiques privatisées.. ce qui est une sorte de vol.. non de l’Etat, mais des français au profit de cette oligarchie faussement privée.

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  2. Pingback: Le « circuit du trésor » détruit par l’oligarchie au profit du « circuit de la dette », retour sur la loi de 1973 | Raimanet

  3. Bonjour Zevengeur
    J’ai lu votre document et je continue de penser que la loi de 1973 signe un moment clé de l’histoire économique même si elle consolide en son sein plusieurs textes pré existants. Symboliquement elle marque le changement d’époque et l’emprise grandissante du néo libéralisme de l’école de Chicago.
    Je pense que la montée des déficits provient avant tout des délocalisations, qui soit dit en passant ont commencé bien avant Maastricht et les élargissements postérieurs, et de la désindustrialisation croissante, qui ont généré un chômage de masse dont nous ne sommes toujours pas sortis. Aujourd’hui la finance pille l’économie réelle au travers des fonds de placement ou de pensions, qui imposent les bas salaires et les effectifs réduits, ce qui implique mal être au travail, paupérisation, précarité, chômage et donc les explosions sociales du type gilets jaunes.
    Comme le Général De Gaulle en son temps il est urgent que l’UE s’engage dans des grands travaux, la transition écologique en est un exemple, qui seraient soutenus et financés par la BCE.
    Nous avons changé d’échelle et nous devons nous engager dans une UE fédérale pour harmoniser et mettre sous contrôle la finance mais aussi et surtout harmoniser la fiscalité et les normes sociales.
    Contrairement à ce que vous dites dans un autre fil la Russie et l’UE ne peuvent pas fusionner. On peut apaiser les relations et créer des projets communs, mais aujourd’hui la volonté de Vladimir Poutine est de voir renaitre la Grande Russie.
    Alors entre la Grande Russie, America Great Again ou l’Empire du Milieu, l’UE doit renforcer sa solidarité pour pouvoir répondre aux enjeux économiques, alimentaires, énergétiques et militaires face à ces 3 blocs qui tentent la faire exploser.
    L’UE est la 1ere puissance économique qui se soit créée par la paix et pour la paix, nous sommes donc un gros caillou dans les souliers de ces 3 grandes puissances militaires.

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    • Plusieurs sujets évoquées dans votre commentaire.

      1) Loi de 1973
      La question est plus complexe qu’une simple interdiction de faire marcher la planche à billet. En fait, depuis l’après guerre (et aussi avant), l’état avait pris l’habitude de dépenser plus que ce qu’il gagne. En 1965, De Gaulle a réussit à équilibrer le budget de l’état « une première depuis Poincarré » (source « C’était DE Gaulle » par Peyrefitte Tome 2)). C’est cela la bonne méthode, car hormis pour suivre la croissance ou pour des investissements productifs, il est vrai que faire marcher la planche à billet crée de l’inflation, c’est pourquoi les avances de la BC à l’état doivent être non systématiques et surtout remboursées.

      2) Les délocalisations ont commencé dans les années 80 avec la politique lamentable de Mitterrand à partir de 1983, ce dernier a choisit de faire une politique ultra-libérale avec l’acte unique de Delors. Quand les mouvements de capitaux et de marchandises sont « open bar », alors les multinationales délocalisent induisant du chômage. On en a remis une couche avec l’Euro, trop fort pour notre économie et qui a fait chuter nos exportations (mêmes effets induits).

      3) La finance qui pille, je suis d’accord !

      4) Russie de Poutine, nous ne sommes plus du temps de l’URSS. Poutine souhaite seulement avoir de bons rapports avec les autres pays d’Europe et faire du commerce. La Russie n’est ni expansionniste, ni interventionniste, sa politique étrangère est de protéger ses intérêts contre les agressions récurrentes des USA et de leurs toutous (dont nous faisons partie depuis Sarko).

      5) Après 60 ans d’UE, on voit le résultat ! Échec total, c’est l’Allemagne qui a repris l’hégémonie grâce à son économie forte à l’export (favorisée par un Euro trop faible pour son économie qui favorise ses exportations). En UE, tout le monde défend ses intérêts nationaux dans une belle cacophonie (sauf la France qui n’a plus d’hommes d’états !).
      Europe de la défense ?
      On note aussi que la France ne vend pratiquement rien dans cette zone en matière d’armements, tout est acheté aux USA. Un peu comme si la Californie achetait des avions et des chars à la Russie !
      Je pense qu’il faut sortir de l’UE et négocier des accords au cas par cas avec des pays qui ont des intérêts convergents avec la France, Russie incluse.

      (Pour la partie complotisme, c’est un argument récurrent des journalistes qui ne font pas d’analyses et qui affirment des « vérités » toutes faites. Je cite mes sources, et vous invite en cas de doute à les consulter).

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      • Les délocalisations ont commencé dans les années 60 avec le développement des supermarchés et leur course effrénée aux prix bas et elles ont explosées dans les années 80. Elles sont à décorrélées de l’aventure européenne mais sont à associer à la montée en puissance du néo libéralisme. Le choc pétrolier de 73 a sonné le glas de l’industrie française, l’avènement du chômage de masse et le déséquilibre du système social français fondé sur le plein emploi. Nous en payons encore les conséquences.
        Oui l’Allemagne forte de son Deutch Mark et de sa puissance industrielle a imposé l’ordo libéralisme comme base de l’économie européenne, ce qui effectivement a favorisé les politiques de rigueur qui ont enfoncé les pays dont les économies n’étaient pas gérées convenablement comme la Grèce, le Portugal ou l’Espagne. A priori une prise de conscience est à l’œuvre mais avec beaucoup de retard et surtout après avoir généré beaucoup de colère de la part des citoyens, y compris allemands. Concernant les exportations allemandes, j’ai pu constater au fil de mes 10 années de voyage en Chine, la présence très importante de leurs voitures (les taxis de Hangzhou sont tous des VW) et la réputation de leurs voitures est très forte. C’était vrai également pour leurs machines outils qui étaient très présentes dans les usines, mais aujourd’hui le courant s’est inversé et ce sont les machines outils chinoises qui envahissent l’UE et l’Allemagne. Pour info si les 1er tunneliers du Grand Paris sont allemands, les 20 prochains seront chinois, elle est pas belle la vie ?
        Concernant la Russie, je pense que vous ne percevez pas bien les discours nationalistes de Poutine, qui rêve de reconquérir tous les états périphériques pour recréer le territoire de l’URSS. Faire éclater l’UE c’est le rêve de Poutine qui pourrait redevenir l’ogre qui asservirait à nouveau les petits pays. Vouloir la fin de l’UE c’est vouloir plonger les pays qui la compose dans le chaos voir la guerre, c’est pour cette raison que les partis tel que l’UPR, le RN ou la FI trouvent des financement auprès de la Russie. L’UE nous permet de résister face aux volontés hégémoniques des USA, de la Russie et de la Chine.
        Mais je ne suis pas un Européiste béat et c’est pour cette raison que je suis proche des EuropeanGreens qui regroupent tous les partis Verts européens qui portent un seul et même programme de transformation écologique, économique et sociale. Nous avons une vision fédéraliste d’une Europe des Régions qui doit devenir politique, mais pour changer l’UE il faut avant tout changer les majorités dans chaque pays qui la compose. Car c’est le Conseil Européen, qui regroupent les Chefs d’États, et lui seul qui décide de la politique européenne.
        Quant au complotisme ce sont les termes que vous utilisez qui vous inscrivent dans cette approche qui laisse penser que les puissants se concerteraient au travers de groupe comme le Bilderberg ou la Triade pour animer le monde. Mais non la cupidité, l’égoïsme et la quête de pouvoir sont présents à tous les niveaux de la société et ce sont ces qualités qui font de ce monde ce qu’il est.

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      • Coté Poutine, j’attends que vous me citiez vos sources quand à ses discours « nationalistes (de Poutine), qui rêve de reconquérir tous les états périphériques pour recréer le territoire de l’URSS » ?
        Si l’on regarde du coté du nombre de bases américaines dans le monde au nombre de 800 environ (!) et leurs implantations, on n’a pas vraiment l’impression que ce sont les russes avec leur douzaine de bases à l’étranger qui rêvent d’hégémonie planétaire ni même régionale :

        L’OTAN A PROXIMITE DE LA RUSSIE, VIENT EN AMERIQUE LATINE EN TANT QUE PARTENAIRE DE LA COLOMBIE

        On peut « reprocher » à la Russie de protéger ses frontières ainsi que l’accès de sa marine aux mers chaudes, cas du rattachement de la Crimée à la fédération de Russie après le putch ukrainien du Maidan.
        Pour les organes tels que le Bilderberg, Trilatérale et autres French American Fundation, je ne prétends pas qu’il y ait une sorte de gouvernement mondial occulte qui décide de tout mais en tout état de causes, ces organes ne sont pas là uniquement pour des échanges autour d’une tasse de thé. Il est clair qu’il y a des échanges à hauts niveaux où la presse est invitée à s’abstenir d’y mettre son nez.
        Ce n’est sans doute pas une science exacte, mais il suffit de regarder la liste des participants au Bilderberg pour constater qu’il s’agit des élites politiques, financières et médiatiques de l’occident, autrement dit tout ce qui concerne les pouvoirs.
        Il se passe des choses dans ces réunions !

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    • Les délocalisations créent de la richesse et de l’emploi. Vous seriez bien en peine de démontrer l’inverse.
      En économie il y a ce que l’on voit (les pauvres ouvriers licenciés en France que l’on montre à la TV) et il y a ce qu’on ne voit pas (tous les salariés qui trouvent en France un emploi grâce aux délocalisations et qu’on ne montre eux jamais à la TV).
      En gros, les emplois perdus à cause des délocalisations sont compenser avec un bonus par les emplois créés grâce aux délocalisations.
      Une délocalisation a le même effet qu’un accroissement de productivité.
      Le mécanisme est très simple :
      Une délocalisation génère soit un accroissement des profits, soit une baisse des prix, soit les deux en même temps. De fait ces profits nouveaux et/ou ce pouvoir d’achat nouveau circule dans l’économie pour financer de nouvelles activités qui sont elles créatrices d’emplois, ce qui compense largement les emplois perdus à cause des délocalisations.
      C’est ainsi qu’une libéralisation des importations et des exportations cause toujours un accroissement du niveau de vie moyen de la population, dans tous les pays du monde.
      En fait, l’euro agit déjà comme vous le souhaitez, puisque c’est un mécanisme qui rend impossible pour la France l’exportation de ses productions (trop couteuses à cause du taux de change trafiqué par l’euro).

      Je crains que tous vos autres arguments ne soient de la même façon récusables et concernant l’union européenne j’ai du mal à considérer en quoi cette dictature collectiviste et transhumaniste pourrait être une solution, alors qu’elle est la principale cause de l’essentiel de nos difficultés économiques, politiques, démocratiques, sociétales, culturelles, comme l’était l’URSS.

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      • Bonsoir Zevengeur,

        Vous êtes sérieux avec les délocalisations ? Je partage avec vous le fait que les délocalisations permettent de faire du profit, quant au coté ruissellement, si cher à notre bon président, il n’existe pas. Comme je l’ai écrit précédemment les actionnaires aspirent les profits limitant ainsi la création d’emplois et l’amélioration des salaires qui pourraient en découler et qui alimenteraient un cercle vertueux. Au cas où vous ne l’auriez pas remarquer la croissance du chômage de masse est concomitante à l’explosion des délocalisations. Et ce ne sont pas les quelques milliers de créations d’emplois saisonniers ou précaires qui vont changer quoique ce soit.
        Quant à l’idée que sortir de l’UE et donc de l’Euro permettrait de vivre mieux au travers de multiples marchés bilatéraux, je pense que vous avez oubliez que le chômage de masse du aux délocalisations étaient déjà présents avant l’Euro et avant Maastricht.
        Je ne dis pas que l’Europe est la construction idéale, car elle nécessite d’être relancée et réorientée pour être en phase avec les attentes et enjeux du XXIème siècle. Elle est l’outil pour relancer une économie qui pourrait être moins prédatrice mais pourvoyeuse d’emplois et d’un avenir enviable.
        Vu de ma petite lucarne la notion de Nation doit être dépassée car ce sont les égoïsmes des Nations qui mettent en péril cette organisation fondée sur la paix. Sortir d’un ensemble qui nous protège dans ce monde globalisé, c’est prendre le risque de disparaitre entre les griffes de l’un des trois autres géants. Voyez, si le Brexit se faisait, comme les USA sont prêts à privatiser le système de santé UK pour mieux vendre leurs assurances et leurs médicaments. Voyez comment la Chine met déjà la main sur des ports, des aéroports, des vignes et des terres agricoles. Imaginez ce que ce serait si les pays étaient seuls.
        Nous avons deux visions opposées de la situation et des solutions à apportées avec un objectif partagé qui serait une vie meilleure pour le plus grand nombre.

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      • @Alain

        Il y a misfit, le commentaire auquel vous vous référez n’est pas de moi, mais d’un certain Alexandre.
        J’hésite encore à trancher entre sophisme et paralogisme le concernant !…

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      • @Alain :
        C’est le capital et son accumulation qui permet l’investissement et donc la création d’emploi.
        Un accroissement du profit des actionnaires cause 6 mois après toujours un accroissement du salaire moyen ainsi qu’une baisse du chômage, lorsqu’au contraire une diminution du profit des actionnaires cause 6 mois à 10 ans après une baisse des salaires ainsi qu’une hausse du chômage.
        L’Education Nationale et les universités étant contrôlées par des collectivistes, c’est à dire par des gens comme Monsieur Macron qui est un socialiste, alors cette incontestable réalité n’est pas enseignée. Je dis incontestable car c’est la seule ignorance qui cause la négation de cette thèse.
        Je vous invite à retrouver les graphiques qui apportent la preuve de ce fait, par exemple sur l’institut des libertés.
        Prétendre que les actionnaires « aspirent les profits limitant la création d’emplois » relève de l’ignorance tout simplement et peut-être même aussi de la bêtise car cette phrase en réalité ne veut rien dire.
        C’est le fait de dire que l’union européenne nous protégerait de la Chine ou des USA, c’est risible. Elle nous protège de quoi exactement ? De rien.
        Je vous invite à considérer que les pays les plus prospères du continent européen n’appartiennent ni à l’Union Européenne, ni même à la zone euro : Suisse, Norvège..
        L’union européenne est un régime politique dans lequel la corruption n’est pas un problème mais sa nature même. Aussi, c’est une dictature car il n’y aucune démocratie ni aucune séparation des pouvoirs ni aucune subsidiarité dans ce régime. Il n’est pas question de la Sécu, c’est hors sujet.

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      • Bonsoir Alexandre,
        D’où parlez vous ? J’ai du concret vécu de l’intérieur et non sortis de courbes statistiques, quand des actionnaires de fonds de placement prélèvent 50% des bénéfices pendant des années et les rapatrient au Luxembourg, où on ne paie quasiment pas d’impôts, retirant ainsi toute possibilité d’embauche et d’augmentation de salaires et qu’au bout du compte ils revendent l’entreprise 7 fois le montant de l’EBITDA ce n’est pas de l’idéologie mais des faits concrets. Les salariés se sont appauvris et ont vécu à la limite du burn out alors que les actionnaires se sont enrichis et n’ont pas payé d’impôts en France. Les actionnaires financiers pillent donc bel et bien l’économie réelle, ce sont des vampires.

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      • @Alain :
        So what ?
        Ce profit que vous décriez réalisé par ces actionnaires au Luxembourg ou ailleurs, retourne in fine à l’économie par l’investissement.
        Votre erreur est de confondre la micro-économie et la macro-économie. Vous tirez des conclusions de macro-économie avec des réalités sporadiques de micro-économie !
        Lorsque ce profit est réinvesti il crée alors des emplois nouveaux ou de la consommation nouvelle (si versement de dividendes) qui crée elle-même des activités nouvelles donc de l’emploi nouveau.
        Concernant les conditions de travail c’est la libre concurrence qui doit permettre à chacun de trouver sa place dans l’entreprise qui lui convient, car nul loi ne peut décider à la place de la libre concurrence ce qui est le régime de productivité adéquat. Le politicien est incapable de déterminer le temps de travail adéquat, les conditions de travail adéquates, car il n’est ni le consommateur, ni le producteur et seule la loi de l’offre et de la demande est capable d’ajuster automatiquement le meilleur rapport moyen relatif aux conditions de travail.

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