DNDR#08 – Dernières nouvelles du Rock’N’Roll (All For Metal, Blackrain (Live), Rolling Stones, Moon Martin)

All For Metal

Mesdames et messieurs nous avons l’honneur de vous présenter le groupe Germano-Italien « All For Metal », espoir numéro 1 de la décennie en cours…
Fin 2022, année de naissance du groupe sortait leur premier clip vidéo éponyme. Le public ne s’y est pas trompé car ce dernier ne mis pas longtemps à dépasser les 500 000 vues sur Youtube, événement rare pour un premier single publié sans le support marketing d’une maison de disques. Ce clip était destiné à promouvoir leur premier EP paru chez AFM Records uniquement disponible en numérique sur Apple Music.
A l’écoute de ce dernier, le choc fut de taille avec un niveau de qualité que nous n’avions pas connu depuis pas mal d’années. Les 4 titres étaient en effet du niveau des meilleures productions des années fastes, à savoir les seventies et les eighties. Le nom du groupe particulièrement bien trouvé annonçait déjà la couleur : tout pour le métal !

L’album attendu avec impatience finit par sortir en juillet de la même année. Il confirma tout le bien que l’on pensait du combo avec un sans fautes. Coté musique, on peut le décrire comme un hard rock à tendance métal mais très mélodique basé sur une rythmique puissante avec une touche de folk metal pour ravir les amateurs du genre.
La principale particularité du groupe est de posséder deux chanteurs qui se complètent habilement en alternant les parties vocales. Le premier est l’allemand Tim « Tetzel » Schmidt, un monsieur muscles qui possède un timbre grave à la Attila Dorn (Powerwolf) et le second l’italien Antonio Calanna avec une voix plus haut perchée. A l’instar d’un Meat Loaf avec ses nombreux duo avec des chanteuses, les morceaux sont construits en exploitant parfaitement le contraste entre les deux voix.
Les autres musiciens sont bien entendu exemplaires avec un accessit particulier aux deux guitaristes, l’allemande Jasmin Pabst et l’italienne Ursula Zanichelli dont les solos particulièrement brillants améliorent encore la signature musicale unique du combo.
L’album quasiment parfait contient 11 titres avec des compositions variées et systématiquement « tubesques ». Le groupe coche toutes les cases d’un futur très grand, en témoigne le son immédiatement reconnaissable des morceaux associé à un talent de compositions tout bonnement exceptionnel.
Messieurs-dames, nous vous attendons de pied ferme pour une première tournée en France !

Blackrain (Live report)

Concert de Blackrain à Paris ce dimanche 07 avril 2024 à la Maroquinerie, une salle de 500 places pleine à craquer !
La première partie fut assurée par un set électro-acoustique d’Eric Jayk, le vocaliste des excellents Wildstreet. Fan invétéré de ce groupe new-yorkais depuis leur premier album, votre chroniqueur n’espérait pas les voir de si tôt « on stage » de ce coté de l’atlantique même si seul le chanteur avait fait le déplacement.
Il est un exercice très difficile que de délivrer un set énergique et efficace en solo, et donc notre glameur américain s’en est parfaitement tiré en réussissant après quelques morceaux bien envoyés à enthousiasmer le public un peu méfiant au début.
J’ai également pu échanger brièvement avec la bête (de scène) sur la situation du Rock’n’roll aux USA, je retiens en particulier qu’il a un accent américain à couper au couteau !
Après cette mise en bouche de qualité, place aux stars de la soirée accueillis par un public totalement acquis. Étaient par ailleurs présents dans cette salle certains fans croisés l’an dernier en Belgique au festival Wildfest 2023.
Première constatation, le groupe a décidé de mettre les petits plats dans les grands avec des moyens significatifs mis en œuvre pour renforcer le spectacle : fumigènes, light shows et intervention sur scène de « Djé Sus » lui-même qui distribue sans compter des médiators « Blackrain signature ». Ces derniers ne doivent cependant pas être confondus avec des hosties et notre messie se dégage de toute responsabilité en cas d’ingestion car la résurrection ne sera cette fois pas garantie !
Le spectacle recevra également le renfort sur scène de quelques monstres assez inquiétants qui ajouteront au show un petit côté théâtral particulièrement réussit.
Sans surprises, le concert débute avec leur plus grand hit à ce jour, à savoir le jouissif « Untamed » qui déboule à 100 à l’heure, le public répond au quart de tour et on enchaine immédiatement avec « Kiss The Sky » du dernier album en date qui constituera presque la moitié de la setlist. Les autres morceaux soigneusement choisis parmi leurs plus grands succès vont conduire le groupe à faire ce soir là un véritable tabac en face d’un public déchainé.
Nous aurons en particulier droit à l’excellent « Demon » que l’on attendait tous mais aussi « Nobody but You » la power ballad du magnifique clip réalisé début 2024 par Mathieu De La Roche. Ce titre est présent sur l’album « Hot Rock Time Machine » au son fracassant constitué d’anciens morceaux réenregistrés par le groupe en 2024, le tout à nouveau produit par Hannes Braun, chanteur/producteur de Kissin’Dynamite.
Bref vous l’aurez compris, après avoir produit l’album de l’année 2022/2023 avec « Untamed », le groupe est bien parti pour nous avoir fait vivre cette fois le concert de l’année 2024 !
(Sur la chaine Youtube, de larges extraits de ce gig : Untamed, Demon, We’re Not Gonna Take It, etc. ).

Rolling Stones

Mais que font donc les Stones sur un site plutôt destiné à faire découvrir de nouveaux groupes prometteurs ?
La réponse est simple, nos rockers nonagénaires ont sorti pas moins que l’un des albums majeurs de l’année 2023. Question : comment discrimine t’on un album exceptionnel d’un opus moyen ?
La recette est très simple, il suffit de l’écouter !
C’est tout ?
Non ! Voilà la suite…
… si après la première écoute, il vous prend alors la folle envie de le réécouter encore et encore, alors c’est que l’on a à faire un très grand album.
Après la sortie de l’excellent premier single « Angry », on aurait pu craindre que l’album à venir allait être de facture moyenne comme on a pu hélas le vivre à de multiples reprises dans l’histoire du Rock.
Force est de constater que dans ce cas précis, il n’en fut rien car sur les 12 titres de l’album rien n’est à jeter. Les compositions sont exceptionnelles et la production d’Andrew Watt est fabuleuse, l’album possède un énorme son. On trouve également deux titres enregistrés avec le regretté Charlie Watts « Mess It Up », l’un des meilleurs morceaux et « Live By The Sword ». On a également eu droit à un autre invité de marque qui n’est autre que Paul Mac Cartney venu faire claquer un solo de basse sur « Bite My Head Off » un titre pêchu et accrocheur à classer dans un registre carrément punk/new wave !
Qui à part les Stones seraient capables de démontrer à plus de 80 balais qu’après 24 albums studio, ils restent le plus grand groupe de Rock’n’roll du monde ?
Respect infini !

Moon Martin

Retour sur ce fabuleux compositeur américain ayant démarré sa carrière au début des années 80 qui paradoxalement aura eu son plus gros succès en…France !
Moon Martin, hélas décédé en 2020 était une anti-rock star, discret dans la vie mais cependant un compositeur hors pair. Ce dernier n’a sans doute pas eu le succès qu’il méritait au niveau mondial, peut être en partie à cause de son coté trop « clean » pour l’époque.
Sa discographie constituée d’une dizaine d’albums ne contient aucun déchet ! Le fait est suffisamment exceptionnel pour être signalé, en effet il n’existe quasiment aucun groupe ayant fait carrière qui puisse en dire autant.
Après sa disparition, nous avons cependant eu droit en 2022 à un album posthume peaufiné pendant une dizaine d’années, ce dernier fut composé et produit par Moon et c’est également lui qui joue de tous les instruments. Il s’agit bien entendu d’un album de Rock mais influencé par tous les styles de musique ayant compté dans le parcours de l’artiste : du blues, une touche de jazz et même de la chanson française avec une étonnante reprise d’Yves Montant (Les feuilles mortes), Moon Martin était en effet un fan de la production nationale et on ne parle évidemment pas ici de notre variété de caniveau.
Partez en quête de sa discographie qui n’a pas pris une ride et qui restera dans les annales de l’histoire du Rock’n’roll. Écouter en priorité les trois premiers albums avec en particulier celui de 1980 « Street Fever », ils contiennent une belle brochette de hits tels que « Bad News », « Five Days Of Fever », « Bad Case Of Lovin’ You » (repris par Robert Palmer) ou « Hot Night In Dallas » (repris par Andy Mac Coy de Hanoï Rocks).
En synthèse, un artiste majeur à (re)découvrir d’urgence !

Visitez ma chaine Youtube : https://www.youtube.com/@pilonproduction

Publié sur Agoravox TV ici (Peak #7).